Il y a des moments où la collaboration entre associés ressemble à des montagnes russes émotionnelles. En particulier lorsqu’un associé explose, déborde, attaque, met tout le monde en copie par mail, dramatise un détail et transforme un désaccord en volcan explosif.
Que faire quand il cherche un coupable à tout prix ?
Ne pas entrer dans son théâtre émotionnel
Quand l’autre perd ses moyens et que les mails deviennent interminables, accusatoires, dramatiques, votre réflexe est de vous justifier et de rétablir chaque détail.
C’est une erreur classique, très coûteuse pour votre énergie comme pour la collaboration.
À ce moment-là, votre associé ne cherche plus une solution : il cherche surtout à évacuer sa tension et à avoir raison.
La posture qui vous protège, c’est un calme ferme, non défensif, qui coupe court à l’escalade.
Revenir au cadre, toujours
Ne vous battez pas sur l’émotion, l’interprétation ou la dramatisation.
Revenez au concret :
- Qu’est-ce qui a été décidé ?
- Quelles sont les règles ?
- Qui fait quoi ?
- Quel est le cadre officiel de votre collaboration ?
Le cadre protège, l’émotion emporte.
Quand ça déborde, votre rôle est de revenir au “contrat” plutôt qu’au ressenti du moment.
Quand ça déborde, c’est la gouvernance qui parle
Quand un associé dépasse les bornes, ce n’est plus seulement une histoire “entre vous deux”.
C’est souvent le symptôme d’une gouvernance floue : rôles mal définis, décisions peu sécurisées, attentes implicites jamais clarifiées.
Qu’est-ce que cette crise révèle de la façon dont vous êtes organisés, protégés et coordonnés ?
Si vous sentez que la structure actuelle ne vous protège plus, le problème n’est plus seulement émotionnel, il est systémique.
C’est précisément ce que développe cet article :
👉 « Ce n’est pas la crise entre associés qui vous menace, mais la solution que vous choisirez… »
Ne pas prendre sa tempête pour vous
Un associé qui explose parle avant tout de lui : de sa fatigue, de son anxiété, de son besoin de contrôle, de son sentiment d’injustice ou de ses limites non assumées.
Vous devenez simplement l’écran sur lequel il projette son film intérieur.
Sa tempête n’a pas à devenir votre météo intérieure.
Votre boussole reste votre lucidité, pas la force de sa colère.
Rester lucide, ouvert, à l’écoute
L’ironie, la contre-attaque ou les mails de dix lignes de justification vous font descendre de votre position de leader.
Visez au contraire une présence simple :
- une phrase claire,
- un rappel du cadre,
- et, quand c’est pertinent, le silence le temps de trouver une solution au calme.
Un silence tenu avec calme est une forme de maîtrise très puissante.
Un associé qui cherche la bagarre se fatigue beaucoup plus vite quand vous refusez d’entrer sur le ring.
Tirer de la crise une information précieuse
Un associé qui explose ne vous montre pas seulement “sa” vérité.
Il révèle la vérité de la collaboration : zones sans règles, responsabilités floues, tensions anciennes, gouvernance fragile, surcharge émotionnelle, risques futurs.
Une crise n’est jamais un simple incident.
C’est un diagnostic en temps réel de votre façon de travailler ensemble, et votre rôle de leader est d’en tirer du sens pour la suite.
Conclusion
Au fond, ce n’est pas l’explosion de votre associé qui décide de la suite de l’histoire, c’est la façon dont vous y répondez.
En choisissant le calme plutôt que le duel, le cadre plutôt que le chaos, la lecture systémique plutôt que la réaction à chaud, vous cessez de subir la crise et vous redevenez stratège de votre collaboration. C’est là que votre vrai leadership se voit : dans votre capacité à transformer une tempête relationnelle en décision structurante pour l’avenir de vos alliances.
Christine, 17.11.2025

